Le trésor de Bassing

Un trésor inattendu

Au cours d’un énorme chantier visant à créer une ligne à grande vitesse entre Paris et Strasbourg, sept fouilles préventives ont été organisées sur le tracé prévu pour la construction des différentes infrastructures ferroviaires.

Parmi les sites de fouilles, le petit village mosellan de Bassing, où les habitants avaient toujours entendu parler d’un trésor caché dans les terres entourant la commune. Cependant, personne ne l’avait jamais trouvé. En 2010, sur recommandation de la Direction régionale des affaires culturelles, les archéologues de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), sous la direction de Laurent Thomashausen, entament la fouille d’un terrain d’une surface de 3,5 hectares ; l’opération est baptisée « la tête d’or ». Le site permet d’établir différentes périodes d’occupation, qui s’étalent de 200 avant J.-C. jusqu’au haut Moyen Âge (vers l’an 800 de notre ère), grâce à la découverte des ruines d’un bâtiment gaulois, d’une villa gallo-romaine ou encore de bâtiments médiévaux.

Durant les fouilles sont retrouvés une bague en or, qui semble d’origine étrusque, un pendentif, divers bijoux, mais aussi un grand nombre de fibules et des outils (haches et poignards), des ustensiles du quotidien (fragments de vaisselle en céramique, fragments d’amphores à vinaigre, fragments de meules…) et de nombreuses monnaies.

Les monnaies du trésor

Le site a livré un trésor éparpillé sur l’emplacement des fouilles, qui a été occupé dès la période du néolithique. Il semblerait que le travail agricole depuis le Moyen Âge, ainsi que les différents labours et travaux de la terre successifs ont dispersé un exceptionnel dépôt monétaire composé de 1 165 monnaies gauloises, dont 1 111 monnaies d’argent, trois monnaies d’or et 51 monnaies de bronze.

Les monnaies, qui représentent plus de deux kilogrammes, sont donc majoritairement des monnaies d’argent, ce qui confère au trésor une grosse particularité : pour les échanges et les transactions courantes, les monnaies de bronze sont privilégiées ; les monnaies d’argent sont, quant à elles, plutôt destinées au paiement de fonctionnaires et de personnalités importantes.

La composition du trésor nous donne aussi des indications sur la circulation monétaire entre -40 et -20, date de l’enfouissement du dépôt. En effet, outre des monnaies provenant des Médiomatriques, peuple local, certaines proviennent de régions plus éloignées comme celles des Séquanes (région de Besançon), des Lingons (région de Langres), des Éduens (région d’Autun), des peuples du Val-de-Loire, des Rèmes (région de Reims), des Arvernes (autour de Clermont-Ferrand), et de rares exemplaires appartenaient aux Ségusiaves (autour de Lyon).

La majorité des monnaies sont des quinaires d’argent (la moitié d’un denier), plus précisément des imitations gauloises des quinaires romains frappés après la conquête de la Gaule.

Les conclusions des fouilles

Les nombreuses découvertes et la reconstitution de bâtiments ont pu conduire à mieux connaître le site : une vaste exploitation agricole dotée d’une habitation s’étendant sur un hectare y a été édifiée vers -150 et a été occupée jusqu’au début de notre ère.

Avec ses puissants fossés et talus, ainsi que la palissade protégeant la demeure, le site a été occupé par des personnes issues de milieux très aisés, qui y possédaient et pratiquaient des activités artisanales (fonderie, filature, tissage…). Elles faisaient venir des produits de luxe, comme le prouve le mobilier (accessoires liés au vin venant d’Italie) trouvé sur place.

Implanté sur le territoire des Médiomatriques entre les places fortes de Divodurum (Metz) et de Saverne (ville alsacienne), le site de Bassing appartient donc à un aristocrate, qui tient son pouvoir non seulement d’une importante exploitation agricole, mais aussi de son statut guerrier.

Par son importance historique et culturelle, ce trésor a fait l’objet de diverses présentations au public et d’une étude complète parue dans le volume XXX de la série « Trésors monétaires », publiée par la Bibliothèque nationale de France et disponible depuis 2023.

Au cours d’un énorme chantier visant à créer une ligne à grande vitesse entre Paris et Strasbourg, sept fouilles préventives ont été organisées sur le tracé prévu pour la construction des différentes infrastructures ferroviaires.

Parmi les sites de fouilles, le petit village mosellan de Bassing, où les habitants avaient toujours entendu parler d’un trésor caché dans les terres entourant la commune. Cependant, personne ne l’avait jamais trouvé. En 2010, sur recommandation de la Direction régionale des affaires culturelles, les archéologues de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), sous la direction de Laurent Thomashausen, entament la fouille d’un terrain d’une surface de 3,5 hectares ; l’opération est baptisée « la tête d’or ». Le site permet d’établir différentes périodes d’occupation, qui s’étalent de 200 avant J.-C. jusqu’au haut Moyen Âge (vers l’an 800 de notre ère), grâce à la découverte des ruines d’un bâtiment gaulois, d’une villa gallo-romaine ou encore de bâtiments médiévaux.

Durant les fouilles sont retrouvés une bague en or, qui semble d’origine étrusque, un pendentif, divers bijoux, mais aussi un grand nombre de fibules et des outils (haches et poignards), des ustensiles du quotidien (fragments de vaisselle en céramique, fragments d’amphores à vinaigre, fragments de meules…) et de nombreuses monnaies.

Les monnaies du trésor

Le site a livré un trésor éparpillé sur l’emplacement des fouilles, qui a été occupé dès la période du néolithique. Il semblerait que le travail agricole depuis le Moyen Âge, ainsi que les différents labours et travaux de la terre successifs ont dispersé un exceptionnel dépôt monétaire composé de 1 165 monnaies gauloises, dont 1 111 monnaies d’argent, trois monnaies d’or et 51 monnaies de bronze.

Les monnaies, qui représentent plus de deux kilogrammes, sont donc majoritairement des monnaies d’argent, ce qui confère au trésor une grosse particularité : pour les échanges et les transactions courantes, les monnaies de bronze sont privilégiées ; les monnaies d’argent sont, quant à elles, plutôt destinées au paiement de fonctionnaires et de personnalités importantes.

La composition du trésor nous donne aussi des indications sur la circulation monétaire entre -40 et -20, date de l’enfouissement du dépôt. En effet, outre des monnaies provenant des Médiomatriques, peuple local, certaines proviennent de régions plus éloignées comme celles des Séquanes (région de Besançon), des Lingons (région de Langres), des Éduens (région d’Autun), des peuples du Val-de-Loire, des Rèmes (région de Reims), des Arvernes (autour de Clermont-Ferrand), et de rares exemplaires appartenaient aux Ségusiaves (autour de Lyon).

La majorité des monnaies sont des quinaires d’argent (la moitié d’un denier), plus précisément des imitations gauloises des quinaires romains frappés après la conquête de la Gaule.

Les conclusions des fouilles

Les nombreuses découvertes et la reconstitution de bâtiments ont pu conduire à mieux connaître le site : une vaste exploitation agricole dotée d’une habitation s’étendant sur un hectare y a été édifiée vers -150 et a été occupée jusqu’au début de notre ère.

Avec ses puissants fossés et talus, ainsi que la palissade protégeant la demeure, le site a été occupé par des personnes issues de milieux très aisés, qui y possédaient et pratiquaient des activités artisanales (fonderie, filature, tissage…). Elles faisaient venir des produits de luxe, comme le prouve le mobilier (accessoires liés au vin venant d’Italie) trouvé sur place.

Implanté sur le territoire des Médiomatriques entre les places fortes de Divodurum (Metz) et de Saverne (ville alsacienne), le site de Bassing appartient donc à un aristocrate, qui tient son pouvoir non seulement d’une importante exploitation agricole, mais aussi de son statut guerrier.

Par son importance historique et culturelle, ce trésor a fait l’objet de diverses présentations au public et d’une étude complète parue dans le volume XXX de la série « Trésors monétaires », publiée par la Bibliothèque nationale de France et disponible depuis 2023.