André Gide

André Gide 1869-1951

André Paul Guillaume Gide naît le 22 novembre 1869 dans le 6e arrondissement de Paris, dans une famille de la haute bourgeoisie protestante. Son père meurt alors qu’il n’a que 10 ans, et le jeune André, à la santé fragile, est élevé par sa mère, très pieuse et très protectrice. Entre maladies et changements d’établissement, il ne réintègre l’école qu’en 1887. Il rencontre alors Pierre Louÿs, avec lequel il s’engage dans une amitié passionnée mais éphémère, qui gravite autour de la littérature et de leur désir commun d’écrire.

Après son baccalauréat, André Gide fréquente les salons littéraires. Son premier recueil, Les Cahiers d’André Walter, rencontre la faveur de la critique. En 1895, la mort de sa mère – qu’il dira "libératrice" – permet à Gide de s’ouvrir au monde : il se nourrit de voyages et sa rencontre avec l’écrivain irlandais Oscar Wilde lui permet d’assumer son homosexualité. Il se marie tout de même avec sa cousine la même année.

À partir de 1898, André Gide écrit des chroniques pour des revues. Il accorde pleinement son soutien à Alfred Dreyfus, officier de confession juive victime d’une machination judiciaire très médiatisée. Dans les années suivantes, il publie entre autres L’Immoraliste (1902) et Le Retour de l’enfant prodigue (1907). En 1908, Gide participe à la création de la Nouvelle revue française (NRF), dont il devient le directeur jusqu’en 1914.

Les années 1920 marquent l’apogée de sa carrière d’écrivain, avec notamment La Symphonie pastorale (1919) et Les Faux-monnayeurs (1925), et sa réputation ne cesse de grandir. Parallèlement, il prend parti dans les grands problèmes de son temps. Son voyage au Congo entre 1926 et 1927 l’incite à dénoncer l’administration coloniale et ses pratiques. Épousant dans un premier temps l’idéologie communiste, il part visiter l’URSS en 1936 et se désolidarise de la cause, parlant volontiers de son "aveuglement". Durant la Seconde Guerre mondiale, André Gide se retire jusqu’à la Libération, entre le sud de la France et l’Afrique du Nord.

Après la guerre, et alors qu’il n’écrit presque plus, André Gide est récompensé par le prix Nobel de littérature en 1947. Il s’éteint en 1951, à l’âge de 81 ans.