Création de la Ve République dorée

Création de la Ve République dorée

Dans les années 1950, la France poursuit sa reconstruction suite à la Seconde Guerre mondiale. Le pays subit les effets de la guerre froide et vit à l’heure de la décolonisation. Après la défaite en Indochine, la guerre d’Algérie s’enlise dans un conflit sans fin. Avec les nombreux remaniements de gouvernements, la tension politique croît. Le Président de la République, René Coty, décide alors de faire appel à Charles de Gaulle. Le 1er juin 1958, le Général est investi comme Président du Conseil et a la lourde tâche de constituer un nouveau gouvernement

Le retour de Charles de Gaulle

Après trois ans de "traversée du désert", "l’homme du 18 Juin" revient sous le feu des projecteurs pour un nouveau grand rendez-vous avec l’Histoire. Le 16 mai 1958, Charles de Gaulle avait affirmé “être prêt à assumer les pouvoirs de la République”. Pour assurer pleinement sa fonction, le Général décide de faire appel à la décision des Français sous la forme d’un référendum pour établir une nouvelle Constitution, basée sur l’idée d’un arbitre national au-dessus des partis politiques, celle d’un gouvernement exerçant un réel pouvoir et un Parlement représentant la volonté de la nation.

Il sera entendu, le 28 septembre, 82,6 % des électeurs se prononcent pour un “oui” franc et massif, contre 17,4 % de "non". C’est un triomphe pour Charles de Gaulle qui devient le premier Président et fondateur de la Ve République, le 21 décembre 1958.

Les textes officiels de la Constitution sont rédigés sous la direction de Michel Debré, Garde des Sceaux et futur Premier ministre. Elle a pour but d’inverser les rapports de force entre le pouvoir parlementaire et le pouvoir exécutif. Le rôle du Président de la République est considérablement renforcé. Désormais, le Président de la République est chef des armées, il dirige la diplomatie, nomme le Premier ministre et peut dissoudre l’Assemblée nationale. Le Parlement, constitué du Sénat et de l’Assemblée nationale, vote les lois d’après des projets émis par le gouvernement ou d’après des propositions déposées par les parlementaires.

Le nouveau franc

Au pouvoir, Charles de Gaulle est conscient que le redressement de la France nécessite le renfort du franc. La nouvelle monnaie doit se fonder sur un assainissement des finances publiques et un développement de l’activité industrielle et commerciale. Le Président de la République nomme Antoine Pinay ministre des Finances et le charge, avec l’économiste Jacques Rueff, de redéfinir la devise nationale sous la forme d’un "franc lourd". Le 1er janvier 1960, le "nouveau franc", ou "franc De Gaulle", est mis en circulation.

Son but est de mettre fin à l’inflation et de garantir la stabilité de la monnaie française. Le "nouveau Franc" va aussi permettre l’ouverture de l’économie de la France à la concurrence internationale. Il va accompagner la vie des Français, jusqu’au passage à l’euro, le 1er janvier 2002. Quant à la Ve République, elle va s’inscrire dans la durée et assurer la stabilité des institutions.

Souvenirs et anecdotes :

Le 4 septembre 1958, Charles de Gaulle organise un grand rassemblement sur la place de la République afin d’ouvrir la campagne pour le référendum sur la nouvelle Constitution. Aucun leader n’avait fait de discours sur cette place depuis son inauguration en 1833. Un V tricolore domine derrière la statue de la Marianne afin de symboliser la France libre, mais également le chiffre romain 5 pour Ve République.