Marquis de Condorcet

Marquis de Condorcet 1743-1794

Mathématicien, philosophe, économiste et homme politique français, Marie Jean Antoine Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet, naît le 17 septembre 1743 dans la ville de Ribemont en Picardie. Il commence ses études chez les Jésuites à Reims, puis au collège de Navarre, à Paris. Le jeune homme révèle très vite de grandes aptitudes dans les domaines les plus variés : lettres, sciences, mathématiques, philosophie… À l’âge de 22 ans, il publie un premier ouvrage remarquable : "Essai sur le calcul intégral", qui va contribuer à sa renommée et qui sera suivi par d’autres publications, en particulier sur l’arithmétique politique et le calcul des probabilités. 

Nicolas de Condorcet est très inspiré par les grands esprits et les philosophes des "Lumières". Ses dons exceptionnels pour les mathématiques lui valent d’être élu en 1769 à l’Académie royale des Sciences à l’âge 26 ans seulement, il en deviendra le secrétaire perpétuel en 1773. Il fait la connaissance de D’Alembert qui devient son professeur et ami. Dans cette prestigieuse assemblée, il rencontre également Voltaire et l’économiste Turgot. Ce dernier, appréciant les qualités d’économiste de Condorcet, le nomme inspecteur général de la Monnaie en 1775. L’année suivante, Condorcet publie ses "Réflexions sur le commerce des blés". En 1787, il collabore à "L’Encyclopédie" et publie des textes d’économie politique et plusieurs biographies. Nicolas de Condorcet est aussi un grand humaniste, profondément attaché aux droits de l’homme et de la femme – notamment le droit de vote – et à l’éducation, il sera un farouche opposant de l’esclavagisme.

En 1782, Nicolas de Condorcet est élu à l’Académie française. À l’aube de la Révolution française, il apparaît comme le chef de file du "parti philosophique" et affiche des idées républicaines. Après la prise de la Bastille, il est élu au conseil municipal de Paris en 1791, représentant à l’Assemblée législative et siégeant avec les Girondins. Le 20 avril 1792, il présente un projet de réformes sur l’organisation générale de l’instruction publique. Visionnaire, beaucoup d’idées novatrices, laïques et républicaines y figurent déjà : la gratuité et l’obligation de l’enseignement, qui ne seront appliquées qu’un siècle plus tard, sous Jules Ferry. 

Mais les opinions et la liberté de pensée de Nicolas de Condorcet ne lui valent pas que des amis. Quand les Girondins perdent le contrôle de l’Assemblée, il s’oppose farouchement à la nouvelle Constitution jacobine de Marie-Jean Hérault de Séchelles. À ce titre, le 8 juillet 1793, la Convention vote un décret d’arrestation, Condorcet est condamné pour trahison. Réussissant à fuir, il se réfugie durant neuf mois chez Madame Vernet à Paris. C’est là qu’il écrit son ouvrage : "Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain", véritable synthèse de la pensée philosophique du XVIII^ème siècle. Le 25 mars 1794, il tente de fuir Paris, mais il est arrêté à Clamart deux jours plus tard. Emprisonné à Bourg-la-Reine, le 29 mars 1794, il s’empoisonne pour échapper à la guillotine et aux affres de la Terreur. Il repose aujourd’hui au Panthéon à Paris. 

1743 : Naissance de Nicolas de Condorcet à Ribemont (Aisne).
1782 : Élection de Nicolas de Condorcet à l’Académie française.
1794 : Décès à Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine). 

Le saviez-vous ?
C’est lors du Bicentenaire de la Révolution française, le 12 décembre 1989, que les cendres de Nicolas de Condorcet, celles de l’abbé Grégoire et de Gaspard Monge furent transférées au Panthéon à Paris. Mais le tombeau de Condorcet à Bourg- la-Reine était vide, la dépouille du grand homme ayant été déposée à la fosse commune après sa mort.